Les attracteurs de Rose street - Lucius Shepard

Les attracteurs de Rose street – Lucius Shepard – #RLN2018

Les attracteurs de Rose street - Lucius Shepard

Les attracteurs de Rose street est un court roman de Lucius Shepard, paru le 30 août 2018 aux éditions Le Bélial’, dans l’excellente collection Une heure Lumière.

Résumé :

Londres, fin du XIXe siècle. Une métropole enfumée, étouffant sous le smog et les remugles de l’industrialisation en pleine explosion… Samuel Prothero est aliéniste. L’un des meilleurs de sa profession. Membre du sélect Club des Inventeurs, jeune homme respecté, son avenir est tout tracé dans cette société victorienne corsetée. Jusqu’à ce que Jeffrey Richmond, inventeur de génie mais personnage sulfureux, sollicite son expertise sur le plus étrange des cas. Troublante mission, en vérité, pour laquelle le jeune Prothero devra se résoudre à embrasser tout entier l’autre côté du miroir, les bas-fonds de la ville-monde impériale et ceux, bien plus effrayants encore, de l’âme humaine…

Avis :

Si vous suivez mon blog depuis un moment, vous savez que j’apprécie énormément la collection Une Heure Lumière de chez Le Bélial’, qui permet avec des textes courts de découvrir de grands noms de la science-fiction à un prix très raisonnable (moins de 10€, et même moins de 5€ pour les versions numériques). Si vous êtes nouveau par ici (ou si vous avez manqué quelques épisodes^^), vous pouvez retrouver mon avis sur d’autres titres de la collection en cliquant sur les couvertures ci-dessous :

L'homme qui mit fin à l'histoire - Ken Liu  Le nexus du Docteur Erdmann - Nancy Kress  Le choix - Paul J. McAuley  24 vues du Mont Fuji, par Hokusai - Roger Zelazny

Le sultan des nuages - Geoffrey A Landis  Cookie Monster - Vernor Vinge  Cérès et Vesta - Greg Egan

Comme toujours dans cette collection, la sublime couverture est signée Aurélien Police, qui réalise un travail de grande qualité sur tous les titres Une Heure Lumière, comme vous pouvez le constater ci-dessus !

On est ici pour une fois plus dans le registre fantastique que science-fiction, ce qui dénote un peu dans la collection qui fait la part belle à la SF. Une fois de plus, la novice que je suis toujours en littératures de l’imaginaire a découvert un nouvel auteur, Lucius Shepard, décédé en 2014, et primé notamment du prix Locus au cours de sa carrière d’écrivain.

Les attracteurs de Rose Street, inventions de Jeffrey Richmond sont à la base des machines qui doivent purifier l’air de Londres des particules de charbon qui l’étouffent. Mais pourquoi sont-elles basées à Rose Street ? Pourquoi l’inventeur a-t-il besoin de l’aide d’un aliéniste ?

On est dans ce court roman plongé dans un monde intriguant, presque oppressant du fait de la pollution et de la situation de l’action dans les bas-fonds de la ville. Sans compter que l’on est en présence d’un aliéniste, que l’auteur joue avec les débuts de la psychiatrie, et qu’on est en permanence aux limites de la folie. J’ai adoré ce côté de l’histoire, qui permet de jouer avec le lecteur et les différentes visions de la « réalité », et fait penser aux ambiances de romans gothiques et fantastiques comme Frankenstein.

J’ai aussi particulièrement apprécié la plume de Lucius Shepard, très fluide, très abordable, et qui arrive à nous plonger le temps de à peine plus de 100 pages au cœur de son univers, ce qui est en soi une performance, tout comme l’est d’ailleurs la traduction de Jean-Daniel Brèque qui restitue parfaitement l’ambiance du Londres du XIXème siècle.

Ce petit ouvrage (par le nombre de pages, pas par la qualité, loin de là^^) est, je trouve, une bonne porte d’entrée dans la littérature fantastique car facile d’accès avec les codes du steampunk (pourtant SF), qui nous sont souvent familiers grâce à Jules Verne entre autres… et la proximité d’univers avec des classiques comme L’étrange cas du Docteur Jekyll et Mr Hyde.

Ce roman fait partie de ma sélection pour la Rentrée Littéraire du Net, que vous pouvez retrouver par ici, avec des liens vers mes autres chroniques.

J’ai reçu ce livre en version numérique epub de la part des éditions Le Bélial’. Merci à eux pour la confiance.