Deep south est le sixième tome de la série de bande-dessinée Ekhö monde-miroir de Arleston et Barbucci. Il a été publié en avril 2017 aux éditions Soleil.
Résumé :
A New York, la bomba latina Soledad vient de sortir un disque pour gramophone qui lui vaut les foudres d’un groupuscule presbytérien mené par le très médiatique révérend Fox. On ne pardonne pas à la chanteuse de militer pour le choix en matière d’avortement. Agressée lors d’un show-case, elle se réfugie chez son agent, Fourmille Gratule. Fourmille va accompagner Soledad et son groupe dans une tournée mouvementée qui les emmènera vers le sud jusqu’à la Nouvelle-Orléans…
Avis :
La série de bandes dessinées Ekhö est une magnifique saga steampunk, avec une intrigue originale. Après avoir été projetée dans un monde parallèle qui ne connaît pas l’électricité, Fourmille se retrouve régulièrement habitée par les esprits de morts qui ont encore des affaires à régler. Cela donne des situations hilarantes, avec en toile de fond les mystères du fonctionnement d’Ekhö, ce monde-miroir. Si vous le souhaitez, vous pouvez trouver mes chroniques des tomes précédents en cliquant sur les images ci-dessous.
Nous partons cette fois-ci au coeur du sud profond des Etats-Unis, dans le miroir de la Bible Belt, territoire des fondamentalistes chrétiens, puritains parmi les puritains. Ils sont sous la coupe de pasteurs extrêmement puissants, auxquels beaucoup obéissent aveuglément. Et c’est exactement ce à quoi Fourmille est confrontée, en accompagnant Soledad, métis latina célèbre star de la chanson, une de ses meilleurs clientes.
Cet album aborde des sujets sensibles. Les auteurs passent un cap audacieux, je trouve, en abordant le droit des femmes à disposer de leur corps, via la chanson phare de Soledad, et d’autres sujets pouvant être polémiques que je vous laisserai découvrir…
Cette bande-dessinée dont le style m’avait paru très (trop) stéréotypée concernant la représentation des femmes à la lecture du premier tome me surprend de tome en tome jusqu’à devenir clairement et de plus en plus féministe. J’avoue avoir eu une lecture un peu facile du dessin au début. Et je salue ici le courage des auteurs qui prennent le risque de s’aliéner une partie de leur lectorat en prenant fait et cause pour les droits des femmes. Une preuve, s’il en faut, que les hommes peuvent être féministes.
Le meilleur tome jusqu’à maintenant. Un pur coup de ♥.
Les lectures de Sophie 