Nola Forever – Fabien Fernandez

Nola Forever est un roman young adult de Fabien Fernandez paru le 11 octobre 2018 chez Gulf Stream éditeur, dans leur collection Electrogène.

Résumé :

Deux familles qui se détestent, deux jeunes adultes, beaux et intelligents, qui se découvrent lors d’une soirée masquée et sont dès lors prêts à braver la mort pour vivre leur amour… Cette histoire, vous croyez l’avoir entendue cent fois. Vous pensez déjà entrevoir son dénouement. Mais cette affaire, ce n’est pas celle de Shakespeare. La scène ne s’est pas tenue à Vérone, mais dans les quartiers animés de la Nouvelle-Orléans. De vidéos reçues anonymement en témoignages récoltés avec discrétion, ma curiosité de journaliste m’a permis de retracer ce qu’il s’est vraiment passer à NOLA.

Avis :

Après avoir lu Dust Bowl, du même auteur, j’avais envie de le découvrir dans un autre registre. C’est donc avec ce roman, annoncé comme une romance, que j’ai choisi de tenter une nouvelle aventure avec Fabien Fernandez (en tout bien tout honneur^^).

Première chose, c’est bien plus qu’une romance. Certes, on a affaire à deux amoureux, mais on découvre leur histoire à travers les yeux d’une jeune journaliste, dont le pseudo est Dakota Shakespeare. Dakota comme la voiture qu’elle conduit, et Shakespeare comme l’auteur de Roméo et Juliette bien sûr. Les deux héros ont eux aussi des pseudonymes. Pour elle, Roxane, comme l’héroïne de Cyrano de Bergerac de Edmond Rostand, et pour lui Julian, dont le prénom se rapproche énormément de Julien Sorel, le héros de Le rouge et le noir de Stendhal. Autant l’auteur établit clairement le lien avec Cyrano, autant avec Stendhal, c’est une hypothèse maison, car Julien Sorel est un héros romantique par excellence…

Je disais donc que c’est bien plus qu’une romance. Pourquoi ? Tout simplement parce que Dakota mène l’enquête sur la disparition du couple, suite à la publication d’une vidéo sur Instagram où on voit le corps de Roxane et Julian qui se suicide. Elle a récupéré des vidéos tournées par Julian, et décide de tout faire pour savoir s’il s’agit réellement d’un suicide, ou si c’est un meurtre.

Certes la trame principale du drame qui nous est conté en alternance par Dakota et les vidéos de Julian est très (très) proche de celle de Shakespeare, certains prénoms sont très proches, voire repris tels quels, mais l’intrigue est modernisée par le biais de l’intervention des réseaux sociaux, notamment la curée qui a lieu sur Twitter contre les amoureux.

Et surtout, à mon avis, le personnage principal de ce roman, c’est Nola, surnom donné à La Nouvelle Orléans. Fabien Fernandez met ici en scène une ville cosmopolite, sa culture et sa gastronomie. De nombreuses références à des musiciens, à des morceaux de jazz parsèment le texte. Et, Julian étant cuisinier, il nous fait découvrir des plats cajuns, avec la particularité qu’il en a adapté une partie pour en faire des plats végétariens. L’auteur nous livre quelques unes des recettes en fin d’ouvrage, ainsi que son expérience personnelle à La Nouvelle Orléans, où il s’est rendu plusieurs fois. On sent dans ce roman son amour pour cette ville et ce qu’elle véhicule.

La quatrième de couverture nous laisse entendre qu’on ne s’attend pas au dénouement, et c’est ma plus grosse déception. En effet, il m’est apparu évident très rapidement dans ma lecture, et je ne m’étais pas trompée, même si un élément m’avait échappé ! Certaines ficelles étaient un peu grosses à mon goût. La romance est un style qui me déplaît de manière générale, et bien qu’ici j’ai eu par moments envie de claquer les héros devant la stupidité de certaines réactions, l’enquête reprenait rapidement le dessus, évitant le trop plein de guimauve.sans doute insupporté.

J’ai retrouvé avec un immense plaisir la poésie de la plume de Fabien Fernandez. Il manie les mots avec une dextérité incroyable, et surtout, une musicalité qui convient particulièrement bien à Nola. J’ai pris beaucoup de plaisir à lire de temps en temps des passages à voix haute, pour profiter au mieux du rythme et de la mélodie du texte.

J’ai reçu la version papier de ce roman de la part des éditions Gulf Stream. Merci à eux pour la confiance.