La Cène, ou Le dernier festin des cannibales – Hubert Haddad

La cène ou le dernier festin des cannibales - Hubert Haddad

 

La Cène est le deuxième roman de Hubert Haddad publié pour la première fois en 1975 chez Albin Michel et en 2010 chez Le Livre de Poche pour la présente édition. Il s’est inspiré d’un fait réel datant de 1972, qui a particulièrement secoué les consciences à l’époque.

Résumé :

Tragédie dans la cordillère des Andes : un avion s’écrase à quatre mille mètres d’altitude. Afin de survivre,les rescapés en viennent à manger la chair des morts. Pour son deuxième roman paru en 1975, Hubert Haddad s’empare de ce fait divers qui a bouleversé la terre entière.

Avis :

Je ne connaissais Hubert Haddad que de nom avant de lire ce livre, et le sujet abordé est pour beaucoup dans mon choix. J’étais intriguée de voir ce qu’un auteur était capable de faire pour raconter cette histoire, comment la romancer sans lui enlever son essence macabre, mais sans sombrer dans le trop glauque…

Déjà le fait d’aborder le récit à la troisième personne, en temps que narrateur omniscient, lui laisse une grande liberté d’action, même s’il choisit de rester assez proche de Marques, son « héros », le journaliste. Cela va permettre à l’auteur de se rapprocher de l’action quelle qu’elle soit et où qu’elle soit, en suivant le narrateur.

J’ai beaucoup apprécié le style de Hubert Haddad. Même s’il n’est pas des plus simples (le vocabulaire est assez soutenu), il reste cependant très lisible, et assez factuel. On ne plonge que dans les sentiments et états d’âme de Marques. Concernant les autres survivants, on en reste au niveau des actions, et c’est bien suffisant vu l’horreur de la situation.

Ce n’est pas un roman moralisateur. L’auteur essaie de nous décrire l’enchaînement des situations qui a amené ces jeunes sportifs catholiques de bonne famille à devenir cannibales. Car ce n’est jamais que ça. Des hommes ordinaires qui font face du mieux qu’ils peuvent à une situation extraordinaire, qui dépasse l’entendement.

Ce n’est pas un roman à mettre entre toutes les mains, car malgré la distance mise par l’auteur par le biais de la narration, il comporte de nombreuses scènes très dures à supporter. Les descriptions de préparation des repas sont violentes, pas seulement par la manière dont elles sont racontées, mais surtout par ce qu’elles racontent. Hubert Haddad n’a pas cherché à édulcorer les événements, il les a romancés, en essayant de comprendre les mécanismes qui ont menés ces humains à ce qui est longtemps resté indicible.

C’est un livre très fort, qu’il m’a parfois fallu refermer un moment avant de le poursuivre. Un livre qui pose beaucoup de questions : pourquoi ? comment ? mais surtout, qui est-on pour juger ?

Je lui ai mis 17/20.

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