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Les tribulations de Caméliope : Des banlieusards déjantés jouent au détective en Inde – Pauline Hirschauer

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Les tribulations de Caméliope : Des banlieusards déjantés jouent au détective en Inde est le premier roman de Pauline Hirschauer, publié chez Nombre7 éditions.

Résumé :

Capcity-le-Soubresaut, petite ville de la banlieue parisienne. Caméliope, mère de trois enfants, vient tout juste de divorcer. Au cœur de sa métamorphose de jeune femme, un voisinage épique, un site de rencontre givré et un amour sur bout de trottoir s’entremêlent à une bonne dose d’auto-dérision.
La fille de sa voisine, dont Caméliope est la marraine, s’envole dans le cadre de ses études pour les Indes. Caméliope découvre alors peu à peu ce pays à travers les mails de sa filleule, jusqu’au coup de téléphone de l’ambassade annonçant sa disparition…
Les voisins déjantés et solidaires décident alors de partir sur place pour retrouver la jeune fille. Curieuse enquête quasi-policière dans l’immensité vertigineuse du sous-continent indien…

Avis :

J’ai terminé ma lecture de ce roman il y a trois semaines déjà, et j’ai eu du mal à me mettre à l’écriture de cette chronique. Parce que je ne savais pas trop comment parler de ce roman. Quand j’ai demandé à le recevoir, j’avais besoin d’une lecture légère, ce que me promettait la couverture, et en plus ça se passait en Inde. Ma fille était à ce moment là en Inde, aux prises avec quelques difficultés, et je pensait que ces banlieusards déjantés allaient me changer les idées, tout en restant là-bas, mon cerveau n’étant pas disponible pour une autre culture à ce moment là… la mère poule que je suis étant entrée en mode monomaniaque. Rassurez-vous, les difficultés de ma fille étaient tout à fait momentanées, elle est revenue intacte, et repartie depuis…

Déjà, seul le dernier tiers de l’intrigue se déroule en Inde. Toute la première partie nous présente les fameux banlieusards déjantés, avec, parsemés au milieu, quelques mails de Ana, filleule de la protagoniste principale Caméliope, et fille de la voisine Dune. On trouve aussi dans l’immeuble Lucifile et Ogron. Berniqueji, l’ex de Caméliope, vient enfin de déménager suite à leur divorce, et elle découvre la vie de mère célibataire. J’ai tiqué pour la première fois quand elle évoque son Trépied avec un grand T, l’équilibre de sa vie, enfants, travail et homme… Cette vision des choses me hérisse le poil, et j’ai craint que ça ne passe pas… On a effectivement aussi les bons conseils des voisines/amies « enlève tes vêtements de bergère des montagnes et enfile une de ces robes avec ce collent », « c’est une bonne chose qu’elle ait maigri, franchement, sa sveltesse ne peut que l’aider ! ». Avec des amies comme ça, pas besoin d’ennemies^^

Deuxième chose, il y a dans ce roman, par rapport à ce que j’attendais d’une lecture légère, un niveau lexical assez élevé par moments : « la sorcière échevelée qui finit en tapon sur la grille d’évacuation des eaux usées de l’impasse » par exemple, ce qui créé un décalage avec les dialogues entre amis (cf paragraphe du dessus).

Avant de partir en Inde, passons par la Bretagne, où vivent les parents de la colocataire de Ana en Inde, Brianne… Ses parents vivent « dans un village reculé du centre breton ». Résultat, la mère donne du « ma p’tite dame », « ils causent qu’y aurait suspicion »… et termine par un « je vais aller prier la Sainte Vierge à Sainte-Anne d’Auray, pour sûr qu’elle va agir pour elle. C’est sa patronne quand même ! » Alors, ce n’est pas que la bretonne que je suis n’a pas d’humour, on a en général plutôt une bonne dose d’auto-dérision, mais ras le bol de faire passer les bretons campagnards pour des culs terreux. Les parents de Brianne sont peu ou prou de ma génération, et même en campagne, on a connu la modernité… Alors certes, on n’a pas le haut débit partout, mais c’est un autre débat. Et les églises sont désertées en Bretagne comme ailleurs, en particulier par notre génération ! Marre de faire passer les bretons (ou les campagnards en général, rayez la mention inutile^^) pour des bouseux.

Je suis embêtée par rapport à mes réflexions précédentes, mais aussi par rapport à celles qui vont suivre sur l’Inde, étant donné que l’autrice semble avoir beaucoup voyagé… Mais concernant l’Inde, certains détails m’ont gênée. Notamment, les deux jeunes étudiantes françaises se promènent seules jour et nuit dans Delhi, sans que cela ne semble poser de problème à personne, alors que d’expérience (notamment ma fille en juin dernier), des femmes européennes seules en Inde, particulièrement en Inde du nord, sont regardées de travers, et pas spécialement bien acceptées. J’ai été heureuse, par contre, de retrouver des fêtes, des plats que je connais et apprécie (quoi, moi, gourmande ?).

Même si ça reste de l’anglais très basique, les dialogues entre nos protagonistes et les autochtones ne sont pas traduits en français. Ça ne m’avait pas posé plus de problème à la lecture, lisant de l’anglais régulièrement, mais des informations importantes pour l’intrigue sont inclues dans ces passages, et je me dis que quelqu’un qui ne lit pas l’anglais peut passer à côté. C’est d’autant plus dommage que les notes en bas de pages sont très bien faites, et auraient pu être augmentées au moins d’un court résumé de ces échanges…

Tous ces points négatifs m’ont fait lever les yeux au ciel bien trop souvent pour que je n’en parle pas ici. C’est dommage, car ce roman aurait pu être fort divertissant et sympathique, le sujet s’y prêtait, et les habitants de l’immeuble de Capcity-le-Soubresaut ont un côté attachant qui aurait pu me faire apprécier cette lecture, mais…

Je ne vous dirais pas que ce n’est pas un bon livre, qui serais-je pour en juger, mais sans doute que certains aspects auraient gagné a être retravaillés, sur le fond comme sur la forme. C’est pour ça notamment que je lis peu d’auteurs auto-édités. L’absence de travail éditorial peut s’avérer cruel, pour qui n’a pas l’entourage adéquat.

Je ne vous dirais pas non plus de ne pas tenter l’aventure, si les points évoqués ici ne vous paraissent pas rédhibitoires. Chaque livre doit pouvoir trouver ses lecteurs… Caméliope et moi n’étions pas faites pour nous entendre, et j’en suis la première désolée.

J’ai reçu la version papier de ce livre de la part de l’autrice via la plateforme SimPlement. Merci à elle pour la confiance. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas trop… Cette chronique a été compliquée à rédiger, car je sais le travail que représente l’écriture d’un roman, pour une autrice qui y a mis tout son cœur, et énormément de temps.

Huit jours plus tard… Post scriptum, et mea culpa : après un échange avec Pauline Hirschauer, je tiens à préciser qu’elle n’est plus auto-éditée. Nombre7 est une petite maison à compte d’éditeur. Cependant, comme je l’avais vu, ce premier livre avait auparavant été auto-édité, et n’a pas bénéficié d’un travail éditorial avant republication. Je pense donc que je lirai le deuxième tome des Tribulations de Caméliope, qui lui a été retravaillé avec l’éditeur, afin de me faire un avis plus complet sur le travail de l’autrice, mais aussi de la maison d’édition. Je remercie au passage Pauline, qui a été ouverte à la discussion, et qui m’a proposé son deuxième tome malgré l’article ci-dessus^^

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