Comics – Bitch Planet 1 : Extraordinary machine – Kelly Sue Deconnick et Valentine De Landro

Extraordinary machine est le premier tome de la série Bitch Planet, qui en compte actuellement 2 traduits en français. Il a été publié en 2016 chez Glénat Comics. Il est scénarisé par Kelly Sue Deconnick sur des dessins de Valentine De Landro.

Résumé :

Seule une vraie femme peut survivre à… Bitch Planet !

Le futur. Le monde est gouverné par le diktat des hommes. Les femmes qui ne se plient pas aveuglément à leur volonté doivent être « rééduquées ». À l’issue d’un discours évangélisateur psalmodié en boucle dans leur sommeil, elles sont expédiées dans l’établissement auxiliaire de conformité, une prison pour femmes en orbite au-dessus de la Terre. Ces rebelles qui rejettent les règles masculines vont ainsi découvrir les joies de la vie carcérale dans cette boîte de métal que l’on appelle « Bitch Planet. »

Entre pamphlet social, miroir de notre bonne vieille société patriarcale et récit d’aventure futuriste enlevé, Bitch Planet nous invite à découvrir un monde où les femmes se rebellent contre l’injustice et les disparités du consumérisme moderne. Un récit engagé en forme de coup de poing narratif et graphique. En bonus à cette édition Glénat Comics : une couverture inédite, un appareil critique sur le féminisme et la culture populaire rédigé par Pia-Victoria Jacqmart, des interviews exclusives des auteurs, des fausses-pubs, et plein d’autres surprises !

Avis :

Pour ce premier tome, les auteurs ont travaillé avec Robert Wilson IV pour le dessin du troisième chapitre, Cris Peter pour la couleur et Clayton Cowles pour le lettrage.

J’ai été, comme beaucoup d’autres lecteurs j’ai l’impression, happée par la violence de ce comics dès les toutes premières pages. On est projeté dans un univers sans pitié, celui de Bitch Planet, prison ou plutôt « centre de redressement pour femmes Non Conformes », situé à l’écart de notre planète. Ces femmes Non Conformes ne sont même plus dignes de vivre sur la Terre… En même temps, je ne suis pas sûre que je voudrais vivre sur cette Terre où les hommes ont tout le pouvoir, et les femmes ne sont là que pour les satisfaire. Où les publicités sont genrées…Comment ça, ça ressemble plus ou moins à notre société ? Un peu poussée à l’extrême comme vision, non ? Comment ça pas tant que ça ???

Cet univers est présenté dans une esthétique à la fois futuriste et années 50. Ça donne une ambiance vintage, mais en même temps extrêmement violente. Un dessin parfois cru, qui tout comme le scénario dénonce les conditions de vie des femmes sur Bitch Planet.

Au-delà d’être très clairement féministe, ce comics dénonce aussi le racisme, l’homophobie…, toutes ces violences trop ordinaires qui polluent autant cette histoire que notre quotidien. Violences qui hélas se cumulent trop souvent…

J’ai adoré voir tous ces sujets abordés dans ce premier tome. Et l’intrigue est très prometteuse pour le deuxième. J’ai été par moment bousculée, voire choquée par les événements, le graphisme, mais c’est un compliment car ce choc est nécessaire sur de tels sujets. C’est un premier volume qui augure de très belles choses à venir…

Ce volume est complété par un entretien avec les créateurs, ainsi que des « témoignages de meufs » sur le sexisme ordinaire et le féminisme, ainsi que des reproductions des couvertures alternatives des différents chapitres.