Le club des punks contre l'apocalypse zombie - Karim Berrouka

Le club des punks contre l’apocalypse zombie – Karim Berrouka

Le club des punks contre l'apocalypse zombie - Karim Berrouka

Le club des punks contre l’apocalypse zombie est un roman fantastique de Karim Berrouka paru en mai 2016 aux éditions ActuSF, puis en août 2017 chez J’ai lu SF pour mon édition. Il a obtenu le prix Julia Verlanger 2016.

Résumé :

Paris n’est plus que ruines.
Et le prix de la cervelle fraîche s’envole.
Heureusement, il reste des punks.
Et des bières.
Et des acides.
Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.
Le Club des punks va pouvoir survivre à l’Apocalypse.
Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n’étaient pas aussi de sortie…
Il est grand temps que l’anarchie remette de l’ordre dans le chaos !

Avis :

Quand j’ai découvert que le Karim Berrouka qui écrit des romans est le même que le chanteur de Ludwig Von 88… oui, je sais, je suis pas très perspicace parfois. Mais en même temps, pour ma défense, mon adolescence au son entre autres des Ludwig, est bien loin maintenant, et je ne m’attendais pas à retomber dessus au détour d’un rayon littérature. De la littérature de Mauvais Genre, certes, mais quand même…

Le titre annonce d’emblée la couleur. Il y a des punks et des zombies, et c’est l’apocalypse. Mais ce livre est bien plus que ça. C’est un roman post apo, mais c’est surtout une ode à la culture Punk. Les personnages principaux du roman, c’est Le Collectif du 25 :

  • Kropotkine (pas le russe, hein^^) « dernier anarcho-mao-libertaire-autonome sur terre »
  • Deuspi et Fonsdé punks « inséparables depuis le lycée » toujours défoncés à un truc ou un autre (ce qui leur passe sous la main, quoi)
  • Eva, tout aussi punk, tout aussi paumée, contre l’exploitation animale
  • Mange-poubelle, cultivateur de weed, sens souvent très fort, dû à ses activités extérieures (cf son nom !) et semble plus ou moins allergique au savon…
  • Glandouille & Pustule, deux punks à chiens, accompagnés de leurs trois chiens

Une belle brochette de paumés en tous genres… enfin paumés, pas tant que ça, leur Collectif fonctionne bien, en auto-gestion. Un matin, Mange-poubelle rentre au Collectif recouvert de morceaux de corps et organes humains plus ou moins en décomposition. Paris s’est réveillée sous les cris des zombies… Sans que personne ne se soit rendu-compte de rien… Reste à nos anars à trouver le moyen de survivre, et de faire deux-trois grosses conneries au passage. Un peu tout ce qui leur passe par la tête. C’est comme ça que Deuspi et Fonsdé se rendent compte que les zombies aiment la musique punk, et pogottent à loisir.

Mais il faut sortir pour se ravitailler et aller voir ce qui se passe au delà des murs du Collectif. Et c’est là que les emm… commencent. S’il n’y avait plus que des zombies, ça irait, mais il reste aussi quelques cons, et pas n’importe lesquels.

Tout ce roman est surréaliste. Le pitch de départ : des punks qui survivent à l’apocalypse parce qu’ils étaient trop défoncés pour bouger. L’intrigue en général : comment autant d’idées de m… peuvent sortir de cerveaux malmenés par des années d’abus en tous genres ? et comment autant d’idées de génies peuvent sortir de ces mêmes cerveaux ? On ne sait jamais à quoi s’attendre quand on tourne la page. Nos punks ont fait leurs les paroles de Bakounine : « Mieux vaut un instant de vie véritable que des années vécues dans un silence de mort. » Et des instants, ils s’appliquent à en voler un maximum au destin…

Par moments, l’auteur fait des incursions dans le passé, ou digresse pour mieux nous expliquer une situation, le tout en plein milieu d’un chapitre. Il prend le soin de nous le signaler clairement  : « flashback », « petit aparté afin d’aider le lecteur », « la geste de… ». Une construction assez originale, mais où on n’est jamais perdu.

Une chose est sûre, on va de surprises en surprises, certaines attendues, d’autres absolument pas… Par moments, on décroche complètement de la logique à laquelle on est habitués. Le qualificatif de ce roman pour moi, c’est surréalisme. Qualificatif qui permet de faire passer des idées parfois franchement loufoques. Karim Berrouka ne nous épargne aucune idée saugrenue, ou alors si il n’a laissé que le plus présentable, je suis curieuse de voir le contenu de son cerveau^^ Non, je n’ai pas été zombifiée, c’est juste de la curiosité intellectuelle…

Bien que j’ai manqué de certaines références concernant la musique punk et les anarchistes célèbres, ça n’a en aucun cas gêné ma lecture. J’ai juste eu envie d’en apprendre plus après. Et d’écouter à nouveau Ludwig Von 88 et quelques autres, atteinte d’une crise aiguë de nostalgie. Non je n’ai jamais été punk ou anarchiste, mais j’ai été une ado qui écoutait beaucoup de musique, et qui rêvait d’un monde différent.

Ce qui est incroyable, c’est que malgré l’anarchie et le surréalisme qui règnent dans ce roman, l’auteur y aborde des thèmes forts comme la liberté, et le prix à payer pour être libre, pour ne citer que ça. Au bout du compte, les punks du Collectif 25 sont bien plus sensés, intelligents et logiques que les « cons » contre lesquels ils doivent lutter. Et certaines scènes, les zombies en moins, pourraient faire partie des actualités…

J’ai vraiment passé un excellent moment avec cet OVNI littéraire. Je n’avais jamais autant ri en lisant du post-apo. C’est extrêmement bien écrit, et j’ai découvert avec ce roman la plume d’un auteur de talent, dont j’ai hâte de lire les autres textes.

5 réflexions sur “Le club des punks contre l’apocalypse zombie – Karim Berrouka

  1. Babitty Lapina dit :

    J’ai entendu parler de ce roman la première fois par Lemon June. Elle avait l’air de s’éclater, mais je n’avais pas assez suivi pour être tentée plus que ça. Ta chronique m’a vraiment donné envie de donner sa chance à ce roman. Ce n’est absolument pas le genre de romans que je lis d’habitude, mais j’aime bien sortir de ma zone de confort littéraire ! Merci pour la découverte 😀

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