L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle – J.H. Rosny aîné

L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle est un roman de J.H. Rosny aîné publié pour la première fois en 1922, et en 2014 chez NumérikLivres pour cette version eBook. Le texte est tombé dans le domaine public et est donc disponible en version numérique gratuite.

Résumé :

Écrit dans la plus pure tradition des « romans de mondes perdus », l’auteur de La Guerre du feu invite le lecteur à explorer une terre vierge en Afrique en compagnie de Hareton Ironcastle. Hareton est intrigué par le contenu d’une lettre qu’il reçoit de son ami Samuel Darney qui affirme avoir découvert une terre unique où les plantes et les animaux n’ont rien à voir avec ce que l’on connait. En compagnie de sa fille et de quelques personnes, Ironcastle perd en expédition pour rejoindre son ami, mais jamais il n’aurait pensé que ce voyage lui réserverait autant de surprises aussi merveilleuses qu’angoissantes, voire particulièrement dangereuses…

Avis :

Quand j’ai commencé à lire 115° vers l’épouvante de Lazare Guillemot, premier titre de la saison 1 des Saisons de l’Étrange, je me suis aperçu qu’au-delà d’un simple hommage à Rosny aîné, l’auteur reprenait carrément trois de ses personnages, et faisait de nombreuses références au roman dont je vous parle aujourd’hui. Pour cette raison, j’ai interrompu ma lecture, et j’ai décidé de d’abord lire L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle. Je ne regrette pas cette décision, car elle m’a permit de poursuivre ma découverte des classiques de l’imaginaire, et de bien mieux appréhender ma lecture du roman de Lazare Guillemot.

Je n’avais jamais lu Rosny aîné, et force est de constater que je suis passée à côté d’une plume très agréable, avec des personnages très modernes pour leur époque, notamment Ironcastle qui accepte (un peu contraint et forcé, certes) d’emmener sa fille avec lui dans une expédition périlleuse. Il a des idées suffisamment ouvertes pour lui laisser une certaine liberté d’action sur le terrain, ce qui était, dans la vie réelle, plus qu’exceptionnel dans les années 20. Déjà, on partait d’un bon pied, car quand je lis de la littérature classique, j’ai parfois du mal avec la misogynie plus que présente (entre autres racismes chez Lovecraft pour ne citer que lui). Il faut cependant souligner que le colonialisme et ses effets pervers sur les autochtones est lui très marqué, voire dérangeant par moments, mais il s’agit d’un comportement historique des occidentaux, qui a heureusement été amené à évoluer depuis (enfin plus ou moins)…

Sans compter que le voyage dans les décors africains, mais pas tout à fait puisqu’on s’aventure avec les explorateurs et leurs accompagnants sur des terres inconnues, interdites, magiques, m’a fait rêver. Une nature où les animaux et les plantes prennent le pouvoir sur l’humain est très intéressante. Là encore, l’auteur est précurseur de ce qu’on peut lire maintenant, notamment dans les romans post-apocalyptiques où la nature a repris ses droits.

Vous l’aurez donc compris, j’ai apprécié cette découverte, et suis d’autant plus ravie de l’avoir faite qu’elle m’a permis de mieux comprendre 115° vers l’épouvante de Lazare Guillemot, notamment les réactions de Ironcastle, sa fille et son neveu, mais aussi ce qui concerne les propriétés parfois particulières de leur équipement.