Golden Valley - Gael Aymon

Golden Valley – Gaël Aymon

Golden Valley - Gael Aymon

Golden Valley est un roman ado de Gaël Aymon, publié en 2016, chez Gallimard dans la collection Scripto.

Résumé :

L’été de ses 17 ans, Maximilien débarque à Yangon, en Birmanie, où il rejoint ses parents expatriés dans le très chic quartier de Golden Valley. D’abord accablé par la chaleur humide et l’ennui profond qui semblent résumer le programme de l’été, il fait la rencontre de Brandon Zaw Naing, jeune birman fortuné très occidentalisé, et de sa s ur Dolly Mya Yi, belle, brillante et mystérieuse étudiante en droit. Une forte attirance s’installe entre Max et Dolly et leur fait connaître des relations aussi brèves qu’intenses et interdites. Jusqu’au jour où Dolly aprend à Max qu’elle collabore à un journal qui tente de mettre en accusation leurs pères respectifs dans une affaire d’urbanisation sauvage et de construction de barrage hydroélectrique. Max est sur le point de découvrir ce qui se cache derrière les activités lucratives de son respectable papa.

Avis :

J’ai choisi de lire ce livre car Gaël Aymon, l’auteur, sera présent au festival Rue des Livres, qui a lieu le week-end prochain (les 24 et 25 mars 2018) à Rennes. J’avais déjà lu un album de l’auteur, Les souliers écarlates, qui m’avait beaucoup touchée, marquée même, à tel point que j’en avais fait une chronique dans le cadre du Feminibooks en novembre dernier. Vous pouvez la lire par ici. J’avais envie de le découvrir dans un roman. C’est chose faite.

Sur Livraddict, ce roman est catégorisé comme une romance. C’est pour moi bien plus que ça. C’est un livre qui permet aux ados d’ouvrir les yeux sur le monde, d’aller au-delà des premières impressions. Alors oui, il  a une romance, mais elle est prétexte à la découverte d’un autre monde…

Et quand on est un ado qui passe sa vie dans un pensionnat huppé, et rejoint ses parents pour les vacances dans divers pays du monde, dans de magnifiques villas protégées dans les beaux quartiers, à l’abri de tout, la découverte de la vie quotidienne des gens « du peuple » est déjà une aventure en soi. Passer les barrières qui le protègent et découvrir la vie quotidienne de la très grande majorité des birmans, et pas seulement ceux qui vivent autour de lui, c’est un choc incroyable. Tomber amoureux d’une jeune femme plus âgée, c’est grandir aussi, et s’ouvrir au monde. Et petit à petit, insidieusement, la curiosité, l’effroi face à la situation s’insinuent dans son cerveau, accompagnés d’une envie de réagir, mais comment ?

Gaël Aymon, grâce à son choix de narration à la première personne, nous plonge dans la tête de Max. Dans sa tête et dans son cœur. Et on va avec lui vivre des montagnes russes émotionnelles, comme souvent à l’adolescence, mais ici démultipliées par la découverte de la misère humaine, et de ce qu’est la démocratie dans certains pays. Car non, toutes les démocraties ne sont pas basées sur les mêmes valeurs, ni les mêmes principes. Certaines n’en ont que le nom…

Bien qu’au départ, le choix d’un adolescent hyper privilégié m’est paru étrange, car cela ne facilite pas l’identification du lecteur lambda, il se révèle en fin de compte judicieux, car l’écart entre le quotidien de cet ado (qui fait de prime abord rêver) et celui des birmans est tellement immense qu’on ne peut qu’être choqué. Et il fallait, je pense, choquer Max/le lecteur (rayer la mention superflue^^) pour réveiller son indignation, sa conscience sociale. C’est un pari pour l’auteur : si on n’arrive pas à entrer dans la tête de Max, peut-on s’imprégner suffisamment de la situation pour y réagir ?

Pour moi, c’est un pari réussi, car j’ai pu passer outre le côté parfois pédant de Max, et que j’ai aimé cette bascule, cette prise de conscience brusque. Je comprends que certains lecteurs, comme j’ai pu le lire par ailleurs, aient eu du mal à accrocher au personnage de Max, ou n’aient pas cru à son changement si rapide. Mais l’éveil de la conscience sociale se fait souvent suite à un choc, qui amène à se questionner. Et je me dis que plus on est privilégié au départ, plus le choc doit être grand…

Golden Valley est une jolie lecture sur la prise de conscience des autres. Un sujet important, dans un roman très bien écrit et qui se lit très facilement.

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