Une maison de poupée - Henrik Ibsen

Une maison de poupée – Henrik Ibsen

Une maison de poupée est une pièce de théâtre de Henrik Ibsen, publiée pour la première fois en 1879, et en 2016 chez Flammarion, en texte intégral, édition avec dossier, dans une traduction de Régis Boyer (qui date de 1988), pour mon édition.

Résumé :

Dans cette maison où la femme est et n’est qu’une poupée, les hommes sont des pantins, veules et pleutres.
Sans doute Nora incarne-t-elle une sorte de moment auroral du féminisme, alors qu’être, c’est sortir, partir. Et Ibsen, grâce à ce chef-d’oeuvre, accède au panthéon de la littérature mondiale. Mais si sa poupée se met, sinon à vivre, du moins à le vouloir, au point de bousculer au passage l’alibi de l’instinct maternel, c’est qu’autour d’elle les hommes se meurent. Ibsen exalte moins Nora qu’il n’accable le mari, l’avocat Helmer, ou Krogstad part qui le chantage arrive.

Avis :

Je me suis lancée dans la lecture de cette pièce en trois actes sans trop en savoir sur les thèmes abordés, préférant garder la lecture des dossiers et autres analyses pour la fin, afin d’être plus à même de me forger d’abord mon opinion sans être influencée.

J’ai tout d’abord été surprise par la forme. La pièce est divisée en trois actes, mais ceux-ci ne sont pas subdivisés en scènes. Ils se présentent chacun d’un bloc, encourageant à les lire d’une traite, car on ne sait jamais trop si on est au bon moment pour faire une pause… D’où une lecture très rapide, du moins en ce qui me concerne.

Une lecture rapide et très agréable. Le vocabulaire n’est pas trop ardu, l’intrigue est somme toute assez simple, de prime abord du moins… Nora, mariée depuis des années à Torvald Helmer, en a eu trois enfants, et vit plus ou moins bien son quotidien de femme d’intérieur, jusqu’à ce qu’une amie perdue de vue revienne dans sa vie et ne bouleverse ses habitudes. Sans compter le secret qu’elle porte depuis des années et qui commence à lui peser. Tout est réuni ici pour que Nora fasse un bilan sur sa vie et qu’en découle, peut-être, des décisions plus ou moins radicales. Jusqu’où osera-t-elle aller ?

La condition de la femme est un thème sous-jacent à cette pièce. A quel point un être humain peut-il se satisfaire de la vie que la société lui impose ? A quel moment et pourquoi craque-t-il ? Il est ici question d’une femme, d’où le questionnement sur le féminisme dans la pièce… mais la problématique peut-être étendue à tous les dogmes que la société nous impose, à notre capacité à intégrer les cases qui nous sont dévolues, et notre besoin de liberté. Et notre capacité à nous révolter contre tout ça. Cette pièce est une ode à la liberté. La liberté de choix, la liberté d’être et d’exister tel que l’on est vraiment, qui que l’on soit.

Nora est, à mon avis, bien plus qu’une héroïne féministe. Elle représente tous nos rêves de liberté. Avec elle, on s’imagine enfin pouvoir oser. Après tout, si elle le fait au XIXème siècle, pourquoi ne pourrions nous pas essayer aujourd’hui ? Peut-être que je donne à la pièce plus que ce à quoi Ibsen avait songé, que je vais trop loin, mais c’est comme ça que je l’ai ressentie lors de ma lecture. Une pièce à la fois sur la condition féminine au XIXème siècle, mais aussi sur la capacité des hommes/femmes à changer, à se lancer des défis.

C’est en tout cas une pièce extrêmement moderne pour son époque. Une pièce pleine d’espoir, que j’ai adorée.

J’ai lu ce livre dans le cadre du club de lecture féministe Une chambre à Nous, créé par Ninon, de la chaîne booktube Les carnets d’Opalyne, et Cyrielle, de la chaîne Tête de Litote. Il faisait partie de la cinquième session, pour octobre et novembre 2017.

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