Poison City 2 – Tetsuya Tsutsui

Poison city 2 - Tetsuya Tsutsui

Voici enfin le deuxième et dernier tome de la série Poison City de Tetsuya Tsutsui, publié en France en 2015 aux éditions Ki-oon dans la collection Seinen.

Résumé :

Tokyo, 2019. À mois d’un an de l’ouverture des Jeux Olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette avant de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s’abat dans tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d’expression n’est épargné. C’est dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et son éditeur dans l’oeil du cyclone… En s’appuyant sur son expérience personnelle, Tetsuya Tsutsui (Prophecy, Manhole) nous livre avec Poison City une oeuvre fascinante sur la liberté d’expression et les coulisses de la création manga au Japon.

Avis :

J’avais tellement été marquée par le premier tome, que j’ai enchaîné celui-ci quasiment immédiatement. Avec un sentiment mitigé : l’envie d’aller au plus vite au dénouement, et la peur de terminer trop vite cette histoire passionnante.

On retrouve l’auteur Mikio, aux côtés de l’éditeur américain, alors que celui-ci lui explique le mode de fonctionnement du système de censure japonais. Explications édifiantes ! Il suffirait à Mikio de rassembler les cases violentes sur le moins de pages possibles pour que son manga ne soit pas nocif, faute de quoi il risque de ne pouvoir se vendre que sous le manteau et en publication en ligne. C’est pour le jeune mangaka un cas de conscience… doit-il écrire le manga dont il rêve, au risque d’être censuré, ou doit-il se plier au système, et de cette manière gagner très correctement sa vie ?

On alterne toujours les pages de ce récit avec des pages du manga en cours d’écriture par Mikio, ce qui permet au lecteur de se faire une idée de ce qui est considéré comme nocif par le comité de censure. Ces planches ne sont d’ailleurs pas plus violentes je trouve que les extraits de Manhole, le manga censuré de Tetsuya Tsutsui, dont on avait pu voir des extraits à la fin du premier tome.

Ce deuxième tome se conclue par la fin des explications de l’origine du projet « Poison City », et donc la décision de l’appel auprès de l’agence enfance et avenir du département de Nagasaki par Testuya Tsutsui, ainsi que ses consquences.

C’est un manga d’utilité publique, totalement édifiant par rapport au fait que de nos jours dans un pays dit civilisé et non totalitaire, on rabote petit à petit en toute discrétion la liberté d’expression… Une chose est sûre, Manhole, le manga mis en cause par les autorités japonaises fera partie de mes prochains achats, et ça sera un acte de soutien à Testsuya Tsutsui face à la censure. Un tout petit acte, de colibri, mais j’aurais ainsi fait ma part, aussi infime soit-elle, pour la défense de la liberté d’expression.

Je lui ai mis 19/20.

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