Le livre de M – Peng Shepherd

Le livre de M est un roman de Peng Shepherd, traduit par Anne-Sylvie Homassel, et paru le 17 juin 2020 aux éditions Albin Michel Imaginaire. Un roman post-apocalyptique riche et envoûtant, qui dépasse les limites de la science-fiction pour s’étendre à d’autres genres littéraires…

Résumé :

Que seriez-vous prêt à sacrifier pour vous souvenir ?

Un jour, en Inde, un homme perd son ombre – un phénomène que la science échoue à expliquer. Il est le premier, mais bientôt on observe des milliers, des millions de cas similaires. Non contentes de perdre leur ombre, les victimes perdent peu à peu leurs souvenirs et peuvent devenir dangereuses.

En se cachant dans un hôtel abandonné au fond des bois, Max et son mari Ory ont échappé à la fin du monde tel qu’ils l’ont connu. Leur nouvelle vie semble presque normale, jusqu’au jour où l’ombre de Max disparaît…

Situé dans une Amérique tombée de son piédestal, où nul n’échappe au danger, Le Livre de M raconte l’incroyable destin de gens ordinaires victimes d’une catastrophe mondiale extraordinaire.

Avis :

J’ai été un peu surprise quand j’ai découvert ce livre, car je ne l’ai pas immédiatement identifié AMI. C’est en effet le premier roman de la collection Albin Michel Imaginaire qui sort de la charte graphique habituelle, en presque deux ans… Ce qui peut s’expliquer par les thèmes abordés, un peu plus « grand public », et qui pourrait ouvrir la collection à un nouveau lectorat. Je m’étais demandé si la charte graphique allait changer durablement, mais vu les sorties de septembre, ce n’est pas le cas, l’encadrement blanc est de retour !

Passons sur ces éléments esthétiques pour entrer dans le vif du sujet. Le livre de M démarre comme un roman de science-fiction. Une épidémie étrange débute en Inde, avant de s’étendre au monde entier. Épidémie qui décime la population, celle-ci perdant d’abord son ombre, puis ses souvenirs… Peng Shepherd va s’attacher à suivre plusieurs personnages, essentiellement à travers les Etats-Unis. Certains fuient la maladie, d’autres cherchent des solutions, et d’autres encore cherchent des proches perdus. Sans compter ceux qui essaient de profiter de la situation.

Les chapitres alternent entre plusieurs points de vue, entrecoupés de retranscriptions d’enregistrements audio où M raconte sa vie pour essayer de ne pas l’oublier. Il est compliqué de trop en dire sur le contenu sans dévoiler des éléments importants, et donc risquer de vous gâcher le plaisir de lecture. Je savais peu de choses sur ce roman en le commençant, à savoir les quelques infos distillées sur la quatrième de couverture et que les premiers retours étaient plutôt positifs, même si je ne les avais pas lus en détail. J’ai plongé dans l’histoire et je me suis laissée porter par l’alternance des voix, sur la route, avec les espoirs et désespoirs des différents personnages, confrontés à une épidémie qu’ils ne comprennent pas et ne maîtrisent pas.

Cette alternance de voix, ajoutée aux nombreux questionnements qui jalonnent l’ouvrage font que j’ai avancé très vite dans ma lecture. Et j’ai découvert avec plaisir que ce roman était bien plus qu’un énième roman de SF post apocalyptique, qu’il franchissait bien des frontières, que je vous laisserait découvrir seuls. Le livre de M est à la fois d’une construction riche et d’une lecture très fluide, les différents éléments trouvant naturellement leur place au fil des chapitres, même si les lignes temporelles des différents personnages ne sont pas toutes en accord entre elles.

Le livre de M est une très belle découverte, et une excellente lecture, qui, bien qu’elle parle de pandémie en ces temps particuliers, nous présente une maladie tellement différente qu’elle ne nous coince pas dans notre quotidien. Peng Shepherd nous offre un roman plein d’imaginaire, qui s’il est apocalyptique, n’en est pas moins porteur d’espoir, et surtout ne se cantonne pas à de la pure science-fiction. C’est un livre susceptible de plaire aux aficionados du genre comme aux lecteurs novices dans le domaine. Un roman qui sort des cases, pour aller à la rencontre du plus grand nombre.

J’ai reçu la version papier de ce livre de la part d’Albin Michel Imaginaire. Merci à Gilles pour la confiance.

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