Le soleil et ses fleurs est un recueil de poèmes de Rupi Kaur, paru en poche le 5 mars 2020 aux éditions Pocket, dans une traduction de Sabine Rolland, et illustré par l’autrice, après une première parution chez Nil éditions en mars 2019. Ce recueil est un parcours sur la reconstruction après la rupture, la perte, de l’effondrement à la « résurrection ».
Résumé :
c’est la recette de la vie
disait ma mère
lorsqu’elle me tenait dans ses bras quand je pleurais
pense à ces fleurs que tu plantes
dans le jardin chaque année
elles vont t’apprendre
que les gens eux aussi
doivent se faner
tomber
pourrir
se redresser
pour fleurir
Avis :
Autant je trouve compliqué de chroniquer un recueil de nouvelles, autant je découvre qu’il est peut-être même plus dur de parler de poésie, en arrivant à rendre hommage au travail de l’autrice. Heureusement qu’elle suit ici un fil conducteur, et qu’elle a découpé son ouvrage en « chapitres », ce qui va me permettre de m’appuyer sur ce cheminement…
J’avais tellement entendu parler de Lait et Miel, de la même autrice, sans jamais prendre le temps de le lire, que j’ai profité de la publication de celui-ci en poche aux éditions Pocket pour enfin découvrir la plume de Rupi Kaur. On dit d’elle qu’elle a une voix particulière, et qu’elle porte la parole des femmes de l’ombre, je ne peux qu’acquiescer.
Ce recueil est donc divisé en cinq parties, qui établissent un parallèle entre le cycle de la vie des fleurs et la vie des êtres humains. Après un deuil, une séparation, un événement destructeur, on doit d’abord se faner, tomber, pourrir, se redresse pour enfin pouvoir fleurir. Inutile de vous préciser, je pense que les trois premiers chapitres sont sombres…
Se faner
» tu es parti / et je te voulais encore / mais je méritais quelqu’un / qui veuille bien rester »
Le recueil débute sur une constatation : l’amour est parti. On s’aperçoit qu’il était destructeur, mais la narratrice n’a pas encore le recul pour arriver à la même conclusion, ce qui fait que, parfois, j’ai eu envie de lui dire que c’était une bonne chose pour elle…
Tomber
« très souvent / nous sommes en colère contre les autres / parce qu’ils ne font pas / ce que nous aurions dû faire pour nous – responsabilité«
Le chapitre de la prise de conscience, qui entraîne la chute devant le constat de ce qu’était la relation « amoureuse ». Une partie dans laquelle je me suis un peu enlisée, trop négative pour le moment où je la lisais…
Pourrir
« ma mère a sacrifié ses rêves / pour que je puisse rêver »
Bizarrement, alors que je m’attendais à plonger plus bas encore dans la psyché de l’autrice, ce chapitre traite de l’immigration, et plus particulièrement de sa mère, lui rendant hommage pour avoir eu le courage de tout recommencer. On y parle aussi de la terre, et de la famille. Contrairement à se que laisser présager le titre « pourrir », j’ai trouvé de l’espoir dans cette partie.
Se redresser
« j’ai une appréhension / car tomber en toi / signifie rompre avec lui / et je ne m’étais pas préparée à cela – prématuré«
Après avoir fait le deuil de la relation précédente, et tiré des enseignements de son côté destructeur, on suit la narratrice/autrice prête à repartir, à retomber amoureuse, à recommencer à vivre. Un souffle de fraîcheur après un début plus sombre, même si ce chapitre est encore plein de craintes et de retenue…
Fleurir
« tu veux garder / le sang et le lait caché / comme si l’utérus et les seins / ne t’avaient jamais nourrie »
Ce dernier chapitre parle de naissance, de renaissance, de respect de soi. Avec le chapitre pourrir, c’est le plus « politique », même si tout le recueil est le reflet des convictions fortes de son autrice.
Le soleil et les fleurs est une belle découverte, d’une autrice engagée, fière de ses racines et de son statut de femme. J’apprécie l’honnêteté des sentiments, le côté brut de sa poésie, ce qui lui donne parfois un côté très sombre, ce qui fait que j’ai eu par moment du mal à avancer, car j’avais besoin de soleil, et non de la pluie au moment de ma lecture. Je lirai très certainement Lait et miel, même si j’attendrai un moment où je serai à même d’apprécier une lecture au thème sombre, bien qu’important. Rupi Kaur a une voix singulière, forte, et elle porte haut des convictions qui me parlent. Je suis très heureuse d’avoir eu l’occasion de la découvrir.
J’ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Pocket. Merci à eux pour la confiance.
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ça fait plaisir d’entendre un peu parler de poésie, c’est super rare. Ces poèmes sont superbes
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C’est vrai que la poésie reste rare sur les blogs. Si c’est un genre qui te plaît, je te conseille le blog Les miscellanees d’Usva. Elle participe tous les ans au Printemps des poètes. C’est grâce à elle que j’ai osé tenter la poésie !
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Merci j’irai voir
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J avais lu milk and honey de cette poétesse, vraiment superbe. Je note celui la
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Il faut absolument que je découvre Milk and honey. Peut-être en VO car j’aimerai me faire ma propre idée du style de l’autrice sans le biais de la traduction…
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C’est un très beau recueil de poèmes, que j’ai beaucoup aimé (même si j’ai une préférence pour le premier, que je te recommande chaudement !).
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Je dois définitivement me pencher sur le Milk and Honey ! Les avis sont encore plus unanimes que pour celui-ci.
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