Walden ou la vie dans les bois - Henri-David Thoreau lu par Guillaume Costanza

Livre audio – Walden ou la vie dans les bois – Henry David Thoreau lu par Guillaume Costanza

Walden ou la vie dans les bois - Henri-David Thoreau lu par Guillaume Costanza

Walden ou la vie dans les bois est un récit de Henry David Thoreau publié pour la première fois en 1854. La version dont je vous parle aujourd’hui est celle publiée en livre audio en mai 2018 par les éditions Thélème, lue par Guillaume Costanza, dans la première traduction française de Louis Fabulet en 1922. Une ode à la nature au fil des saisons…

Résumé :

Le temps n’est que la rivière où je m’en vais pêcher. Je bois son eau ; et tout en buvant, je vois le fond sablonneux et remarque comme il est peu profond. Son faible courant entraîne toutes choses, mais l’éternité demeure. J’aimerais boire plus profond ; pêcher dans le ciel, dont le fond caillouteux est semé d’étoiles. Je ne peux compter jusqu’à un. Je ne connais pas la première lettre de l’alphabet. J’ai toujours regretté de ne pas être aussi sage que le jour de ma naissance.

L’étang de Walden et la reconstitution de la cabane de Thoreau qui s’y trouve :

Etang de Walden  Cabane Walden extérieur

©Tom Stohlman

Avis :

Ce texte est un grand classique nord-américain, fondateur du courant littéraire de nature writing.  De nombreuses personnes vont sur les pas de Thoreau, au bord de l’étang de Walden, dans le Massachussets, où sa cabane a été reconstituée près de son emplacement originel.

J’avais envie de lire ce titre depuis longtemps, encore plus après avoir découvert La désobéissance civile, court texte où l’auteur évoque son séjour en prison car il avait refusé de payer des impôts à un Etat soutenant l’esclavage et l’aliénation de peuples humains. Le personnage de Thoreau m’interpelle par la modernité de ses questionnements, au milieu du XIXème siècle, à un moment où l’écologie et la décroissance n’étaient pas forcément au cœur du débat public…

On vit dans ce livre l’expérience personnelle de l’auteur. Il s’est installé pendant deux ans deux mois et deux jours au bord de l’étang de Walden, sur le terrain de Ralph Waldo Emerson. Il adapte son aventure sur un an, nous racontant la vie au contact de la nature au fil des saisons.

Dans son histoire, Thoreau nous explique qu »il ne comprend pas l’aliénation à un propriétaire ou a un crédit pour être propriétaire, quand lui s’installe sur un bout de terre qui ne lui appartient pas. Qui possède peu a moins peur de tout perdre. Ce discours lui est cependant un peu facile à tenir, étant hébergé sur le terrain d’un ami, il n’est pas un réel squatteur qui risque l’expulsion à tout moment !

Sa réflexion n’en reste pas moins intéressante, quand il calcule le coût de sa vie au vert, faisant tout ou presque par lui-même. En se contentant du strict nécessaire et en vendant son surplus, il arrive à l’équilibre de ses comptes ou presque sans revenu extérieur. J’ai cependant par moments été un peu gênée par le côté donneur de leçons de l’auteur vis à vis de ses contemporains, leur faisant la morale sur leurs choix de vie, comme si le sien, pourtant très temporaire, était le seul valable.

Dommage car sans ce côté moralisateur, le discours est vraiment très intéressant et interpellant. Encore plus avec l’évolution de nos modes de vie, mais aussi de la santé de la planète.

Cabane Walden intérieur

©Tom Stohlman

Ce texte ne rentre pas vraiment dans les cases. Ce n’est pas un roman, ni une autobiographie… C’est une mise au point, une critique de la société de consommation, où l’on coure après l’argent pour acheter des choses dont on n’a pas à priori besoin. Avec l’aide de nombreux décomptes et listes, Henry David Thoreau nous prouve qu’on peut faire avec peu, et rester en bonne santé !!! Même si on mange peu de viande…

L’auteur nous raconte aussi la nature au fil des saisons, avec de grandes descriptions de la vie autour de sa cabane et du lac Walden. Des descriptions magnifiques, qui font rêver, voyager, avec pourtant de simples éléments du quotidien. On perd trop facilement le contact avec la nature, et Thoreau nous le rappelle de belle manière.

La lecture du texte par Guillaume Costanza est particulièrement agréable et douce. Il arrive à donner un rythme même aux passages les plus contemplatifs. J’avais un peu peur de m’ennuyer comme ça m’est déjà arrivé avec du nature writing, et ça n’a pas été le cas. Le lecteur a su donner juste le relief nécessaire à la mise en valeur du texte sans trop en faire.

🎧 écouter un extrait

Le seul élément qui m’a gênée, mais qui n’est dû ni à l’acteur, ni à la version audio, c’est les passages en anglais suivis de leurs traductions, qui coupent trop le rythme à mon goût. Si je conçois le choix du traducteur de garder les extraits d’autres auteurs en version originale en plus de leur traduction, je l’ai trouvé un peu lourd. Je serais d’ailleurs curieuse de voir comment le texte a été retraduit, et quelles sont les différences majeures, car la traduction de Louis Fabulet date de 1922, et a un peu vieilli. En même temps le texte aussi. Faut-il retraduire les textes de temps en temps, alors même qu’on ne réécris pas les classiques ? Vaste débat… N’hésitez pas à me donner votre point de vue^^

Walden ou la vie dans les bois est à la fois une lecture qui nous ramène à la nature, mais aussi qui amène à réfléchir à notre façon de vivre, de gagner et dépenser de l’argent, de consommer. Une réflexion qu’il est urgent d’avoir. Si ce n’est le ton trop moralisateur de l’auteur, son propos est bien argumenté, et sa vie dans sa cabane au fil des saisons, si elle n’est clairement pas facile tous les jours, m’a quand même bien fait envie par moments… C’est un texte magnifique, intelligent et poétique, et extrêmement moderne par son propos.

Walden pierre commémorative

©Tom Stohlman

Ce texte est l’un des nombreux classiques disponibles en version audio aux éditions Thélème. Je suis fan de leur catalogue, qui me permet de découvrir des titres auxquels je n’ai jamais osé m’attaquer dans leur version écrite jusqu’à maintenant… Ce n’est pas le premier que je lis, et sûrement pas le dernier non plus !

logo éditions Thélème

J’ai reçu la version CD audio de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Thélème. Merci à eux pour la confiance, et le soutien aux bibliothèques d’hôpitaux.

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