La petite fille du phare - Christophe Ferré

La petite fille du phare – Christophe Ferré

La petite fille du phare - Christophe Ferré

La petite fille du phare est un thriller de Christophe Ferré, sorti en octobre 2018 aux éditions L’Archipel dans la collection Suspense.

Résumé :

Le temps d’une soirée dans un pub tout proche de leur villa située sur la côte de granit rose de Ploumanac’h, Morgane et Elouan ont laissé leur fille de 10 jours, Gaela, aux bons soins de son frère adolescent, Arthur. Mais au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d’effraction, pas de demande de rançon. À la douleur de la disparition, la famille voit s’ajouter la violence du soupçon de la gendarmerie. Morgane, une mère déjà éprouvée par la perte d’un enfant, Elouan, un père souvent absent, une fortune familiale enviable… Les pistes se multiplient mais l’enquête n’avance pas.

Pourtant près d’un mois plus tard, le miracle : Gaela est rendue à ses parents. Le soulagement l’emporte sur l’incompréhension, sauf pour Arthur, convaincu que ce bébé n’est pas sa sœur

Avis :

Pendant des années, je n’ai pas lu de thriller mettant en scène des enfants, car je n’arrivais pas à prendre suffisamment de distance. Je rapportais toujours les histoires à ma vie, et je faisais des cauchemars mettant en scène ma fille. Et puis elle a grandi, et j’ai appris petit à petit à prendre du recul… J’ai d’ailleurs ré-attaqué avec Donato Carrisi, dans le genre, on peut difficilement faire pire^^

Le thème de l’enlèvement d’enfant est souvent vu, l’enfant retrouvé et/ou remplacé est moins courant, et j’étais intriguée par le sujet. En plus, l’historie se passe en Bretagne, et ça a rajouté à ma curiosité. J’aime voir comment ma région est mise en scène dans les romans.

Cette mise en scène de la Bretagne a été le point le plus problématique à mon avis. L’auteur a fait beaucoup de recherches sur la géographie de la région où se situe l’intrigue, du côté de Perros-Guirrec. Comment je le sais ? Il étale le résultat desdites recherches à longueur de roman. Sans compter tout ce qui concerne la culture bretonne, ou ce qu’on en attend quand on ne connaît pas : les coiffes, la danse… J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver dans un guide touristique de la côte de Ploumanac’h à Perros-Guirrec. Chaque rocher, bâtiment… est détaillé, on est inondés de détails. Détails tout à fait réalistes, pour qui connaît le coin. Mais c’est vraiment trop. Et je vous épargne les prénoms !

Concernant l’intrigue, j’ai été baladée dans tous les sens, dans les multiples pistes lancées par l’auteur, et je n’ai pas vu venir la fin, même si après coup je me suis souvenu d’indices semés au fil des pages. Ce qui est terrible dans cette enquête, c’est que tout le monde est suspecté, la famille en premier, et l’auteur nous montre bien le poids qui pèse sur leurs épaules, notamment celles de Morgane, la mère, qui a, comme tout le monde, ses secrets.

Une question me taraude : comment peut-on ne pas se rendre compte que l’enfant qui nous revient au bout de seulement un mois n’est pas le sien ? Car même si les nouveaux-nés changent très vite, il y a des marques de naissance et autres qui font qu’on sait. Comment comprendre ce qui se passe dans la tête de cette mère dont je suis sûre qu’elle sait que l’enfant n’est pas le sien ? Même son fils ado se rend compte de l’échange. Tout cet aspect psychologique est très bien traité par l’auteur, qui nous embarque au cœur de ce maelstrom de sentiments qui s’entrechoquent.

En effet, s’il y a une chose que je ne peux pas retirer à l’auteur, c’est sa capacité à construire et déconstruire son intrigue jusqu’à perdre son lecteur parmi les nombreuses pistes ouvertes. Il a aussi un style très fluide et dynamique, rythmant son texte par de courts chapitres, tout en restant toujours centré sur la mère. Ce personnage est finalement le phare au cœur de l’intrigue, la personne vers qui tout converge, toutes les attentions, bonnes ou mauvaises. Point de repère, mais aussi synonyme de danger, elle garde son aura de mystère tout au long du roman. Et autour de ce pilier gravitent une multitude de personnages, plus ou moins présents et développés.

Le style, l’intrigue n’ont pas suffit à complètement sauver ma lecture de ce thriller. J’étais beaucoup agacée par les nombreuses descriptions pas toujours opportunément placées, parfois cassant même le rythme du récit. C’est for dommage car la région où se situe l’intrigue est si belle qu’il y avait moyen de nous faire rêver, et au lieu de ça, on a une énumération des sites remarquables, comme le ferait un guide.

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J’ai reçu la version papier de ce roman de la part des éditions L’Archipel. Je les remercie pour la confiance renouvelée.

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