Le mot d’Abel – Véronique Petit

Le mot d’Abel est un roman jeunesse de Véronique Petit, publié le 28 février 2018 aux éditions Rageot.

Résumé :

Dans le monde d’Abel, rien n’est plus important que le mot révélé à chacun vers l’âge de 12 ans. Un mot personnel et intime qui conditionne souvent la vie entière. En retard de plusieurs mois, Abel vit dans l’angoisse d’hériter d’un mot dérisoire ou ridicule, ou pire, d’un mot noir… Un matin, il découvre le mot de Clara, la fille dont il est secrètement amoureux, tagué en lettres rouges sur le mur du collège ! Qui a pu commettre un tel crime ?

Avis :

Ce livre est annoncé par l’éditeur à partir de 12 ans, soit l’âge d’Abel, et je suis tout à fait d’accord. C’est un bon roman, avec une touche de fantastique, assez court (moins de 200 pages), ce qui en fait une bonne première approche pour un jeune qui voudrait toucher du doigt les littératures de l’imaginaire.

L’autrice choisit de nous raconter l’histoire du point de vue d’Abel, à la première personne, ce qui aide l’identification au héros, en particulier quand on est dans les mêmes âges j’imagine. Au départ, Abel n’est pas bien dans sa peau, car il n’a pas « reçu » son mot, alors que ça grande sœur le connaissait déjà au même âge, et qu’il a peur que sa petite sœur découvre le sien avant lui. Ça serait la honte ! Sans compter qu’il est mort de trouille à l’idée d’avoir un mot qui le bloque dans ses rêves… Bref, on a un jeune ado en plein doute au début de l’histoire, pour qui j’ai quasi-immédiatement éprouvé de l’empathie, en particulier quand il échange avec sa tante au sujet de ses parents décédés et de comment leurs mots (révélés après leur mort) ont influencés leurs vies. On comprend mieux ses craintes.

D’une manière générale, le style est assez abordable pour des pré-ados, à l’exception des « mots » attribués aux différents personnages, qui peuvent parfois être plus difficiles, mais qui donnent envie de les comprendre, ce qui est très malin de la part de l’autrice.

Le rythme est assez varié, ce qui facilite l’avancée dans le roman. On alterne en effet des passages narratifs dans la tête d’Abel, pas mal de dialogues, des extraits de journaux, mais aussi des échanges d’Abel et d’internautes de son âge sur un forum consacré aux jeunes à qui le mot n’a pas encore révélé. Tout ceci entraîne le lecteur à connaître la suite, y compris quand on n’a pas forcément l’habitude de lire, car la curiosité de savoir si Abel va découvrir son mot, et si il lui sera favorable.

C’est donc une lecture que je conseille aux pré-ados, lecteurs ou non, en particulier peut-être les garçons, bien que le genre du lecteur n’importe pas beaucoup, mais il faut bien reconnaître qu’il est en général plus facile pour un jeune de d’identifier à un personnage de même sexe. J’ai bien dit en général, ne vous méprenez pas sur mes idées. Je m’appuie sur mon expérience de bibliothécaire, où beaucoup de jeunes garçons demande des héros et pas des héroïnes. Charge aux adultes après d’élargir leurs horizons. Mais quand on a affaire à un non lecteur ou un lecteur débutant, il est important de respecter ce genre de demande, pour faciliter l’accès à la lecture.

Si vous avez un pré-ado qui ne lit pas beaucoup, et qui veut découvrir de manière légère le fantastique, ce livre est fait pour lui/elle.

J’ai lu ce livre en version numérique via Net Galley en partenariat avec les éditions Rageot. Merci à eux pour la découverte.