Métamorphoses de la vengeance – Mark Burnell

Métamorphoses de la vengeance est un thriller de Mark Burnell, paru initialement en 1999 sous le titre The Rythm Section, et en 2001 chez Robert Laffont pour la version française, avant de reparaître ce 19 mars 2020 aux éditions Archipoche, à l’occasion de la sortie du film The rythm section (La section rythmique au Québec^^) fin janvier en Amérique du Nord, et prochainement sans doute en France^^

Résumé :

Lorsque le vol NE 027 explose au-dessus de l’Atlantique, Stephanie Patrick se retrouve en quelques instants privée des siens. Sous le choc, elle perd pied et sombre dans un monde interlope, avant de changer d’identité. Elle devient Lisa, putain indifférente, violente et suicidaire. Quand elle découvre que l’accident était un attentat, la jeune femme veut venger la mort de sa famille. Une aubaine pour les services secrets, qui décident d’utiliser ses tendances schizophréniques pour pénétrer les milieux du terrorisme international. Lisa se métamorphose alors en un agent double d’une efficacité redoutable – si redoutable que ses employeurs perdent peu à peu tout contrôle sur elle…

Avis :

Pour commencer, je tiens à préciser que la traduction française est de Michèle Garène, car je ne l’ai pas vue créditée dans l’édition Archipoche, ce que je trouve très dommage…

Comme je vous l’ai dit plus haut, ce roman a été adapté au cinéma, avec un scénario de l’auteur, et il est sorti fin janvier aux Etats-Unis et au Canada. Sa sortie a été plusieurs fois repoussée, y compris en France. A l’heure actuelle, je n’ai pas pu trouver de date officielle, mais on peut imaginer qu’elle adviendra en 2020. C’est Blake Lively qui joue le rôle de Stephanie/Lisa/Petra… et Eon productions (qui produit aussi James Bond) envisage de créer une franchise avec le personnage de Stephanie Patrick. Mark Burnell a déjà publié quatre romans avec cette héroïne, tous traduits chez Robert Laffont.

Stephanie Patrick est présentée comme le pendant féminin de Jason Bourne par Entertainment Weekly, comme Archipoche nous l’annonce sur la couverture. Je suis toujours perplexe face à des affirmations comme celle-là qui, si elles peuvent tenter les lecteurs, mettent aussi la barre haute pour les amateurs du personnage ou de l’auteur cité en référence. Je n’ai jamais lu les romans de Robert Ludlum, mais j’ai adoré la trilogie Bourne au cinéma, et je craignais donc un peu la comparaison. Et si effectivement ils ont des traits de caractère communs, beaucoup de choses les différencient cependant. Ils sont tous les deux torturés, tous les deux formés au combat et à la dissimulation, ont tous les deux de multiples identités, mais Stephanie n’ai pas à la recherche de son passé, elle cherche à le venger. Et Jason Bourne n’a pas de passé de prostitué, du moins pas que je sache ! Quand une femme est brisée, elle finit trop souvent prostituée à mon goût dans les romans masculins…

Stephanie a une psychologie compliquée. Suite au décès de ses parents et de d’un de ses frères et de sa sœur dans un crash d’avion, elle perd pied et se retrouve donc prostituée à Londres. Quand elle apprend que ce crash était un attentat, elle n’a plus qu’une idée en tête, venger sa famille, ce qu’elle pense pouvoir faire en intégrant une obscure section d’espionnage anglaise sans limites, Magenta House.

Le roman date de 1999, et c’est important de le savoir avant la lecture, car les réseaux islamistes évoqués et les projets d’attentats sont antérieurs aux attentats sur les Tours Jumelles. S’en est d’ailleurs glaçant de prémonition, quand on y pense…

Que ce soit dans sa vie de prostituée, lors de sa formation en Ecosse ou lors de ses missions sous l’identité de Petra ou autre, Stephanie ne trouve jamais réellement sa place. Place qu’elle n’avait d’ailleurs pas non plus trouvée du vivant de ses parents, raison pour laquelle elle n’est pas montée dans l’avion le jour de l’accident. On la découvre au fur et à mesure qu’elle se découvre elle-même, grâce notamment à un journaliste, Proctor, qui la ramène à la vie en la prenant sous son aile et lui révèle l’attentat, avant d’être lui-même assassiné, ce qui ajoute à la quête de vengeance de notre héroïne. Je ne vous divulgâche rien, tout ceci se passe dans le tout début du roman.

A partir de ce moment, Stephanie part dans une fuite en avant, à la poursuite de fantômes, acceptant tout ou presque pour parvenir à ses fins, y compris devenir une tueuse. Si je suis régulièrement retournée vers le livre avec envie, son rythme n’en fait pas un page-turner. En effet, il est assez lent je trouve, en particulier la première moitié. Par la suite, si le rythme s’accélère, il est régulièrement cassé par des « pauses » à Londres, entre deux missions.

La narration est particulière : si le plus souvent, c’est un narrateur omniscient qui s’exprime, on a par moment des paragraphes en italique où on est dans la tête de Stephanie. Elle s’exprime à la première personne et fait le point sur elle-même et les événements. Ça contribue aussi à rendre le rythme irrégulier, et au fait que ce roman ne m’a pas enchaînée à ses pages comme d’autres thrillers.

J’ai passé un bon moment de lecture, même si Métamorphoses de la vengeance n’a pas su me happer comme j’aime l’être par les thrillers. Je suis curieuse de découvrir comment Mark Burnell a adapté son roman pour le cinéma. J’espère que le personnage de Stephanie ne sera pas réduit à un corps féminin qui obéit aux ordres, alors qu’elle est beaucoup plus complexe. Je suis tout aussi curieuse de découvrir comment elle évolue dans ses aventures suivantes.

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J’ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions L’Archipel. Merci Mylène pour la confiance.

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