Yiddish Tango - Mylène Mouton

Yiddish Tango – Mylène Mouton

Yiddish Tango - Mylène Mouton

Yiddish Tango est un roman de Mylène Mouton, paru chez GulfStream dans la collection Echos, le 6 juin 2019. L’histoire d’un violon yiddish de sa création à nos jours, tout particulièrement pendant la seconde guerre mondiale… Pas n’importe quel violon, un Prince !

Résumé :

Cela fait exactement soixante-dix ans que j’ai trahi. Soixante-dix ans que chaque année, à la même date, la plainte funèbre du violon crie ma trahison. Cette nuit, l’index accusateur de la vieille est venu s’ajouter aux sanglots du violon, me promettant l’enfer. Elle a tort de me menacer. J’y suis depuis longtemps, en enfer.
Etienne 14 ans, violoneux, comme dirait sa nouvelle amie Elisa, se prépare à une grande audition. A l’approche de Noël, pour faire plaisir à sa Mamé, il joue un magnifique tango devant le public conquis de la maison de retraite. L’un des résidents, qu’Etienne a surnommé Furax en raison de son caractère exécrable et agressif, semble plus touché encore que les autres par la prestation du jeune musicien. Si bouleversé qu’il révèle à Etienne l’existence du plus beau des violons, un Prince ! Mais ce violon est maudit, maléfique et dangereux. Nul ne doit le toucher, sous peine d’être pris à son tour dans la malédiction. Délire d’un homme sénile ? Mettant de côté les avertissements du vieillard, l’adolescent, poussé par sa curiosité, dérobe l’instrument. Commence alors pour lui une longue et passionnante quête, qui lui fera remonter le temps et le plongera dans les heures les plus sombres de l’histoire.

Avis :

Ce roman m’a tout de suite donné envie par son thème. Un violon maudit, un Prince Yiddish qui plus est, et une historie de trahison pendant la seconde guerre mondiale qui tourne autour de cet instrument… J’espérais bien en apprendre plus sur ces violons si particuliers, chargés d’Histoire, et je n’ai pas été déçue.

Les voyages dans le temps d’Etienne, à la rencontre des propriétaires du violon à l’époque, sont à la fois touchants, mais aussi instructifs. On découvre le quotidien d’un violoniste juif passionné de tango à Paris pendant l’occupation, mais aussi d’un enfant qui a du mal à comprendre pourquoi son frère lui interdit de fréquenter ce couple si gentil. Le décalage entre les personnages que Etienne rencontre lors de ses « voyages » et sa vie quotidienne lui font se poser beaucoup de questions, interrogations que j’ai pour certaines partagées. Il mène, avec sa nouvelle amie Elisa, une véritable enquête pour comprendre l’histoire du violon, pour tenter de lui rendre son âme, aussi bien physiquement (l’âme est une pièce du violon située à l’intérieur de la caisse, pièce absente sur le « Prince ») que musicalement. Tenter de dompter cet instrument ne sera pas chose aisée, y compris pour Etienne, pourtant violoniste assez talentueux, qui prépare un concours.

©AFP PHOTO / MENAHEM KAHANA / Violons Yiddish de déportés, réhabilités par A. Weinstein

Au début du livre, Etienne et Elisa surnomment le vieil homme propriétaire du violon Furax, car c’est un Zombra (surnom donné par l’ado aux résidents de la maison de retraite où vit la grand-mère d’Etienne) qui fait partie des plus vindicatifs. Petit à petit, ils vont apprendre à le connaître… de là à l’apprécier, c’est plus compliqué^^

L’intrigue de ce roman est très touchante, notamment la relation entre Etienne et Elisée dans les années 40. Qui est ce mystérieux Elisée ? l’histoire vous le dira 😉 Les relations d’Etienne avec sa famille sont également intéressante. Son père, violoncelliste concertiste, a quitté la maison, et ne lui envoie qu’une ou deux cartes par an, ce qui est très frustrant pour Etienne qui partage sa passion de la musique. Sans compter la rencontre avec Elisa, et les questionnements qu’elle entraîne, sans jamais pour autant prendre le pas sur l’intrigue centrale.

C’est Etienne qui raconte ses aventures, avec de temps en temps, insérés entre deux chapitres, des extraits du carnet secret d’E.F., qui éclaire d’un autre point de vue les événements des années 40. On est donc vraiment au cœur de l’histoire, avec des personnages principaux auxquels on s’attache facilement, du fait notamment de leurs parcours de vie tortueux.

Tout à la fin de l’ouvrage, on trouve quelques explications sur le violon, et plus généralement sur ces violons Yiddish qui ont traversé la seconde guerre mondiale, et qui sont réhabilité par un luthier juif, et sont régulièrement utilisés sur scène lors de concerts du souvenir.

Yiddish Tango est un très beau roman, qui fait la part belle à la musique, notamment celle d’Astor Piazzolla, avec des œuvres comme Libertango, morceau très connu (utilisé notamment dans L’armée des douze singes). C’est aussi un roman qui nous montre sans fard la dureté de la vie des juifs pendant l’occupation, et pas seulement.

Je ne peux que vous conseiller ce roman qui, si ses héros sont des adolescents, peut intéresser aussi les adultes qui apprécieront retrouver Piazzolla, mais aussi découvrir la part historique de l’intrigue. Il est classé dans la catégorie fantastique pour les sauts dans le temps d’Etienne, mais n’a pas de côté surnaturel trop présent qui pourrait être rédhibitoire pour certains lecteurs. Le fantastique n’est là que pour servir discrètement l’intrigue.

Logo Gulf Stream éditeur

J’ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions GulfStream. Merci à eux pour la confiance.

Logo librairiesindependantes.com

Le lien ci-dessus n’est pas un lien affilié. Il renvoie vers le site librairiesindependantes.com, qui regroupe des librairies indépendantes (comme son nom l’indique^^) de toute la France. A défaut de pouvoir vous déplacer en librairie, en commandant sur ce site, vous soutenez les libraires indépendants.

2 réflexions sur “Yiddish Tango – Mylène Mouton

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.