Hibakusha - Cinna et Barboni

Hibakusha – Cinna et Barboni

Hibakusha est une bande-dessinée one-shot dessinée par Olivier Cinna sur un scénario de Thilde Barboni. Elle est parue en mai 2017 chez Dupuis dans la collection Aire Libre.

Résumé :

Ludwig Mueller est traducteur-interprète pour le parti hitlérien. Envoyé à Hiroshima afin de travailler sur des documents confidentiels, il ne parvient pas à échapper à ses tourments d’homme, de père désabusé et de mari volage, qui se gravent dans sa chair et lui causent d’intenses douleurs. C’est alors que sa rencontre avec une belle Japonaise va bouleverser toutes ses convictions, jusqu’au plus profond de son âme.

Avis :

Cette bande-dessinée est adaptée de la nouvelle Hiroshima, fin de transmission de Thilde Barboni.

Elle aborde un sujet que je n’avais jamais vu traité dans un livre jusqu’à maintenant : la présence d’européens à Hiroshima le jour du bombardement. Elle traite aussi un autre thème : les histoires d’amour internationales nées en temps de guerre, qui n’étaient pas franchement bien vues…

Ludwig, interprète allemand, est infirme depuis son enfance au Japon. Cela lui évite le front. Il est envoyé au Japon, pour traduire des documents sensibles… Loin de sa famille, perdu par l’horreur de ce qu’il traduit, il tombe amoureux de la masseuse japonaise qui a su soulager sa jambe malade, et surtout qui a su l’écouter.

Comme souvent dans les livres illustrés sur le Japon, les cerisiers du parc marquent par leur couleur le changement des saisons, et l’on voit inexorablement arriver la date fatidique.

Les représentations des instants qui suivent l’explosion sont très fortes, violentes mêmes. Elles nous montrent la puissance de l’onde provoquée par la bombe nucléaire.

Par le jeu des couleurs, Cinna nous fait passer de manière intuitive d’une partie à l’autre de l’histoire, un peu comme un chapitrage.

Quand à l’intrigue en elle-même, il ne s’agit pas d’une romance gnan-gnan, mais d’une histoire d’amour controversée, qui défie les convenances de l’époque. Thilde Barboni nous présente de manière efficace le contexte historique, et n’est pas dans le jugement de la relation entre Ludwig et Elle, cette japonaise dont on ignore le nom.

Je comprends tout à fait que le dessin puisse déplaire, ce n’est d’ailleurs pas ce qui m’a attiré en premier, même si, après lecture, j’ai trouvé le traitement de l’image très intéressant.

Je suis heureuse d’avoir lu ce livre. J’y ai découvert des choses que je ne savais pas. ET j’y ai lu une belle histoire d’amour, au-delà des clichés.

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